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histoire d'une métamorphose

 

L’association Maedesrosiers naît fin 2014, et se donne pour objet de monter des spectacles autour de problématiques sociales et fémininistes*, comme se plaît à l’énoncer Cécile Dumoutier, coordinatrice et autrice de la compagnie. Après s’être formée à la production de spectacles vivants en 2015, celle-ci écrit et monte Road Movie en HLM, un seule-en-scène qui prend pour sujet la monoparentalité. En parallèle elle met en place les ateliers de création « au fil de soi », dans des maisons de quartiers et à la Maison des Parents de Saint-Denis. Au départ, ces ateliers sont réservés aux femmes et  aux mères célibataires, et  construits avec les outils issus de l’art thérapie. Soutenu par la Ville, le Service des Affaires Culturelles, le département, ainsi que les entreprises Dubrac et Emerige (Plaine Commune), ce premier projet s’ancre d’ores et déjà sur le territoire de Saint-Denis. Le spectacle va au Festival Off d’Avignon en 2018 (Artéphile).

Début 2019, consciente que la compagnie a besoin de développer son réseau partenarial local, Cécile Dumoutier devient directrice générale de Déchets d’Arts, une association qui oeuvre depuis quinze ans pour le réemploi artistique de nos déchets sur le territoire de Seine-Saint-Denis. Une pause nécessaire pour elle, pendant laquelle Estelle Dehon, metteuse en scène, monte un pôle jeunesse en créant Giuseppe, Aventurier du Quotidien, un spectacle de marionnettes qui traite du thème de la vieillesse. Des actions culturelles sont également mises en place, ainsi que le tournage du film documentaire Parlons peu, parlons vieux, qui se déroule entre Saint-Denis (Les Petits frères des pauvres) et Saint-Maur-des-Fossés (l’EHPAD de la Résidence de l’Abbaye). Pendant ce temps à Déchets d’Arts, Cécile Dumoutier fait la rencontre déterminante de Lün, une artiste plasticienne du milieu du street art, qui prend notamment le déchet comme ressource pour ses créations. Des discussions entre elles, naît la nécessité de monter désormais des projets artistiques en lien avec une économie sociale et solidaire.

Fin 2021, Cécile Dumoutier retrouve MaedesRosiers, et propose avec la complicité et le savoir-faire de Lün des créations hybrides et interactives au féminin 

Passage piétonne sous-tension, une adaptation artistique du violentomètre sur le Parvis de la Basilique de Saint-Denis, dans le cadre de la Journée Internationale de Lutte contre les violences faites aux femmes 

Adieu Papillon en 2022, une déambulation au Cimetière de Saint-Denis imaginée en collaboration étroite avec l’autrice Leïla Anis, et coproduite par le Théâtre Gérard Philipe Centre Dramatique National de Saint-Denis. 

– La création collective Vaeillantes en 2023, un spectacle à l’écriture hybride côtoyant théâtre, musique, et peinture, qui donne voix aux courages et aux fiertés de huit femmes habitantes des quartiers, qu’elles soient amatrices passionnées ou professionnelles du spectacle.

De son côté, le pôle jeunesse propose des spectacles et des projets de sensibilisation  au mélange des genres. Tandis qu’elle co-produit depuis 2018 avec la Nouvelle Comédie des 3 Bornes l’adaptation musicale par Raphaël Callandreau du chef d’oeuvre de Molière, Le Malade imaginaire en la majeur (4 Festivals d’Avignon, + de 450 représentations à Paris, en scolaires –Pass’Culture-, en tournée et à l’étranger), la Collective MaedesRosiers accompagne également des jeunes du Programme de Réussite Educative de Saint-Denis à s’approprier les rues de la ville, en créant des chasses-aux-trésors. Ainsi le projet Ma_Patrimoine fait intervenir des artistes du territoire, aux compétences et techniques différentes : sérigraphie, pochoir, théâtre, écriture.

Afin de poursuivre cette exploration socio-artistique émancipatrice, les huit femmes du projet Vaeillantes se forment au théâtre forum. Elles y découvrent un véritable outil pour les créations participatives à venir, et définitivement transversal pour la mise en oeuvre de dynamiques collectives d’un « nous » qui se dessine peu à peu au sein de l’association. MaedesRosiers se revendique désormais comme un espace d’expérimentation sororale et collective, où chacun.e peut s’essayer à toutes sortes de métamorphoses, et proposer des projets en lien avec la ligne artistique de l’association. Au Printemps 2025, c’est la naissance de La Collective MaedesRosiers.

 

* fémininiste : se dit de ce qui se veut féministe et féminin.e. Être fémininiste, c’est ne pas choisir entre la lutte pour les droits des femmes et le rouge-à-lèvres.